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Vers l'Amazonie - De Quito à Yurimaguas

Retour sur terre

Me voilà de retour à Quito et pour fêter ca, il pleut et il fait froid. Du coup, pas de raison de traîner, je repars le jour même pour Guayaquil par bus de nuit. Une journée bien utile ce 29 décembre 2011... Galapagos - Guayaquil – Quito en avion l’après-midi, Quito- Guayaquil en bus le soir.

Une douzaine d’heures et deux changements de bus plus tard, j’arrive à Montañita, un village de surfers sur la côte. Ouais, je vais passer le jour de l’an dans un village de surfers... C’est tellement moi.

Jour de l'an à Montañita

A Montañita, je retrouve  un petit groupe d'amis hollandais, suisses et allemands rencontrés à l'école. Clairement, l’endroit n’est pas vraiment fait pour moi. Trop de monde, trop de bruit, trop d’hippies, quelques idiots uber-cools et même une personne qui a le mauvais goût de se noyer devant nous un 31 décembre. Ce qui refroidit l’atmosphère pour un temps.

L’endroit a tout de même ses avantages : une mer pour surfeurs, donc de grosses vagues dans lesquelles on peut se laisser entraîner, aspirer et balancer dans tous les sens; un concept de génie, surpassant la fameuse allée des glaces de la Grande Motte : l’allée des coctails de Montañita, des stands de rue qui font des coctails pour 3 fois rien, quelque soit l’heure du jour ou de la nuit; et puis enfin des gens que je connais et apprécie avec qui passer le jour de l’an.

Au final, ça restera un très bon jour de l’an, passé dans une bonne ambiance.

Par contre, il s'agit de ne pas non plus trop traîner donc le 1er janvier, départ direction Cuenca où j’arrive bien tard mais trouve quand même un hotel.

Cuenca

Cuenca est un changement agréable après les excès de Montañita. La ville est calme et l'atmosphère du centre colonial plutôt relax.

Pas très loin de la ville se trouve le parc national de Cajas et ses plus de 230 lacs de montagne. J'y passe une journée, un peu sous la grisaille au début et sous une pluie battante à la fin. Mais les paysages valent le déplacement.

Le parc national, même sous la pluie, fut un bon moment. Les paysages, plutôt verts au début, changent progressivement avec l'altitude. Et au delà des 4000 mètres, ils deviennent franchement inhospitaliers et d'autant plus beaux. Par ailleurs, le parc est un ancien point de passage pour les contrebandiers et à mes yeux, le lieu colle parfaitement à l'imaginaire qui y est associé.

Après mon retour à Cuenca, je reste deux jours de plus dans la ville afin de profiter du calme qui y règne. Ce qui fait du bien après le stress des 4 derniers mois. Un stress terrible ces vacances...

Retour vers le Pérou

Cuenca - Piura - Chiclayo, 16 h de bus. Chiclayo - Cajamarca, 8h de plus. 24h de bus en 2 jours, je ne suis donc pas mécontent d'arriver à Cajamarca, au nord-est du Perou. J'ai retrouvé mes amies suisses, Flurina et Sarah, en chemin.

Sarah, ayant auparavant passé quelques temps sur place dans une famille d'accueil, connait bien la ville et en compagnie de sa famille péruvienne nous fait visiter quelques coins sympas ainsi que le site pre-inca de Cumbe de Mayo, ses immenses pierres et son système hydraulique. La famille, décidement très sympa, nous invite même à manger quelques cuys, nous fait tester le vin de la famille, privatise le bar d'un ami pour la soirée... Un bel accueil

Cajamarca

Nous passerons au final 5 jours très sympas à Cajarmarca avant que les filles ne redescendent vers Lima tandis que je me dirige vers le nord est et la région amazonienne.

De la route : Cajamarca - Chachapoyas

Pas mal de transports m'attendent dans les prochains jours. Non pas que les distances soient très grandes mais l'état des routes, voire des bus parfois, accroît assez rapidement les temps de trajet. Cajarmaca - Celendin, 107 km, plus de 4h de route. Celendin - Chachapoyas, à peine plus de 200 km, pratiquement 10h de bus.

Heureusement, j'ai du temps devant moi, je ne suis pas pressé et je peux donc me permettre des arrêts dans des petites villes où il n'y a pas grand chose à faire si ce n'est attendre tranquillement le prochain bus en se baladant dans la ville. Et parfois il faut attendre 2 jours car "le bus est cassé". Pourquoi pas... Célendin, son église plutôt moche et ses rues boueuses sera un de ces arrêts, l'objectif principal étant d'éviter de faire 14 h de trajet inconfortable en une seule journée.

Par ailleurs l'avantage des transports en bus, pour une fois, c'est de pouvoir profiter des paysages. Le nord est du Pérou est magnifique, très vert, très montagneux et très différent de la côte et du sud du pays. Plus agréable aussi.

Sur le tronçon Celendin- Chachapoyas, "la route" grimpe sérieusement, longe des précipices, est capricieuse au point qu'il faille parfois descendre pour alléger le bus et lui permettre de passer un coin boueux mais est toujours aussi magnifique.

L'objectif est de s'arrêter à Tingo afin d'aller visiter Kualap le lendemain. Finalement, m'étant plus ou moins endormi vers la fin du trajet, je rate l'arrêt et vais jusqu'à Chachapoyas... Rien que du classique

Finalement arrivé jusqu'à Chachapoyas, je décide de repartir le lendemain pour Tingo, là où j'aurai dû m'arrêter initialement.

Apparemment, ce plan ne plaît pas. Suite aux pluies, la rivière a débordé et aucun taxi collectif ne peut traverser. Je suis donc bon pour rester là où je suis.

Qu'importe, j'irai donc faire un tour aux cascades de Gocta, 771 mètres de chute d'eau pour ces deux cascades superposées.

Cascades de Gocta

Après une petite marche dans la forêt, on se reproche de la chute d'eau inférieure et ses 540 mètres de hauteur. Tellement haut que l'eau arrive en bas presque sous la forme d'un crachin breton. Sauf que ça fouette quand même bien la peau et qu'il est du coup impossible d'aller se mettre juste sous la cascade. Et puis l'eau étant bien froide, on n'y restera pas non plus des heures.

Il est maintenant temps de trouver un moyen d'aller visiter les ruines incas de Kuelap et donc a priori de se diriger vers Tingo, qui s'est déjà refusé deux fois à moi.

Je trouve un nouveau moyen de m'y rendre, je loue le soir même et pour le lendemain matin une moto, une Honda 125cm³.

Kuelap

Tout commence plutôt pas mal. A la question de la veille au soir : "vous avez déjà conduit, vous savez conduire?", j'avais evidemment répondu un oui plein d'assurance. Pas tout à fait un mensonge non plus, mais mes expériences précédentes étaient pour le moins très limitées.

Donc le lendemain matin, devant l'engin, il a bien fallu demander, un peu piteusement : "euh, c'est à dire, comment on la démarre là exactement la moto? Non, je sais conduire mais j'ai un peu oublié disons".

Ca ne surprend pas le loueur plus que ça qui me montre rapidement comment ça marche. Après avoir calé à peu près six fois en essayant de démarrer (l'embrayage à main, j'ai pas l'habitude), il commence à être un peu plus inquiet. C'est heureusement à ce moment là que j'arrive à démarrer correctement, zigzage un peu, fait un salut de la main et me barre avant qu'il ne change d'avis.

Soyons franc, les premiers kilomètres seront un peu difficiles. Quelques calages à l'arrêt, un ou deux passages invonlontaires de la quatrième vitesse au point mort mais plus les kilomètres avancent, plus je prends confiance.

Et puis, il faut pas non plus trop traîner, j'ai 130 kilomètres AR à faire dans la journée, dont un bon 115 de piste plus la visite du site en lui-même.

Kuelap est une forteresse pré-inca assez impressionnante, mais plus par son emplacement et la vue sur les vallées qu'elle commande que par les ruines elles-mêmes.

La piste en terre qui y mène, en très mauvais état à cause des pluies, est spectaculaire. Elle longe d'abord la rivière avant de grimper sérieusement, de traverser quelques villages pommés et d'offrir des vues magnifiques sur les montagnes et vallées en contrebas.

Je repars juste avant qu'il ne commence à pleuvoir. J'ai pris confiance, les 65 kms de l'aller m'ont pris 3h15, le retour me prendra à peine plus de heures. Ce qui me permet de doubler autre chose que les 3 vaches et 2 moutons de l'aller. Et du coup, même ces crétins de chiens qui me couraient après en essayant de me mordre les mollets lâchent rapidement l'affaire.

J'apprécie toujours autant la piste, sa boue, ses trous un peu partout, ses petites rivières qui débordent et qu'il faut traverser... Bref, je me fais ma petite étape de rally, certes rarement à plus de 50 km/h mais je me régale. Et hormis quelques petites frayeurs comme un trou ou un passage de rivière un peu plus profond que prévu ou bien un virage plus serré que je ne le pensais, tout se passe bien.

Une super journée au final.

Chachapoyas - Yurimaguas

Je continue désormais vers l'est afin de rejoindre l'Amazonie. Chachapoyas, Moyobamba, Tarapoto, Yurimaguas, les noms des villes sonnent bien à l'oreille. Les transports se rarifient, moins de compagnies de bus, plus de taxis collectifs ou de collectivos. Du coup, les horaires sont plus aléatoires. Mais bon, je ne suis toujours pas pressé donc ça me convient bien.

La route jusqu'à Tarapoto est similaire à celles faites auparavant. C'est vert, pas mal de montagnes, ça monte, ça descend. Les paysages changent un peu en descendant de de Tarapoto à Yurimaguas, en bordure d'un affluent de l'Amazone. C'est toujours aussi vert mais les montagnes disparaissent progressivement pour laisser la place à une vaste plaine.

C'est de Yurimaguas que débutera mon trajet en bateau jusqu'à l'Océan Atlantique, quelques milliers de kilomètres plus loin.

Commentaires (10)

1. dmd-94 08/03/2012

Toujours la classe, quelle que soit la situation: bateau, moto, vélo, lama!
La barbe, la moto, l'amsud, l'important c'est le 3 poings, new era... Dis donc, tu nous ferais pas une ernesto par hasard ? Evites la Bolivie, c'est un conseil d'ami. A quand les tofs de ton périple dans les bout d'europe en Amsud ? Ah, oui, le prochain assassin sera amérindien, c'est quand même plus important que de savoir si lyon méritait de perdre contres des chypriotes. Bises et à bientôt.Sinon, toi, tu déchires toujours autant!

Le Landais Thomas

Le Landais Thomas Le 27/03/2012

Les 3 poings sont partouts : dans la jungle, sur les plages, en montagne... SInon, je suis en train d'essayer de rattraper mon retard sur le blog mais va falloir être encore un peu patient avant les bouts d'Europe. J'ai un autre article en cours et apres je m'y attaque. Soit un delai previsionnel compris entre 3 semaines et 4 mois, avec une marge d'erreur de +/- 50 %... Ouais, c'est ça les vacances :-)

2. Delphine 25/02/2012

J'aime le "floutez vs pas de moi". Bravo !

Le Landais Thomas

Le Landais Thomas Le 27/02/2012

Merci à tous pour vos commentaires et vos appréciations des légendes. Et pour ma défense, quand il y a beaucoup de photos, un coup de mou est toujours possible :-) Un instant d'inattention, un petit relâchement et on laisse passer...Trop désinvolte m'aurait dit une ancienne cheffe ;-) Thomas

3. Bernard 19/02/2012

Bravo pour les photos. Tu as des copains/copines dans tous les villages ... tu as la barbe des marins, prêt pour le long voyage en bateau vers l'ouest. Bonne navigation.

4. Olivier (site web) 17/02/2012

Excellent :-)
Toujours un plaisir !
J'ai particulièrement apprécié l'épisode de la moto (même si en lisant le début du paragraphe, on salive de lire la fin dramatique avec embourbement de la moto de nuit... du coup on est un peu déçu que tu la domptes si bien, mais bon)

Par contre, carton rouge sur la légende "sans peur et sans couleur", elle est vraiment nulle celle-là. Attention Thomas : jusqu'au bout il faut s'appliquer.

PS : en regardant les photos j'ai vraiment cru que tu en avais prise une depuis la moto en marche, j'étais impressionné. Mais en fait j'avais passé au paragraphe suivant (c'était la photo antépénultième) sans m'en rendre compte :-)

5. Fred 16/02/2012

On apprécie également le retour des commentaires de qualité sur les photos :-)

6. Fred 16/02/2012

Grand plaisir de te lire, et de voir que rien n'a changé (s'endormir dans les transports pour rater l'arrêt, profiter des crétins de chiens...)

On attend avec impatience le prochain article (tu pourrais ajouter les dates, histoire qu'on sache à quel moment cela correspond)

7. Annie 16/02/2012

Pas beaucoup de soleil mais des frissons... (bus ou moto.)
Le plaisir est toujours là avec peut-être maintenant moins de touristes.
Bonne continuation et rv à Belem

8. François 16/02/2012

Supers photos. La moto avec vitesses automatiques en Thaïlande était plus facile à maîtriser... C'est toujours l'aventure et une belle expérience. Quid des rencontres locales ?

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