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La descente de l'Amazone - du 22 janvier au 22 février - Part I

Un long fleuve

Après les plages des Galapagos et les montagnes du nord-est du Pérou, je change de décor pour les eaux boueuses de l'Amazone et de ses affluents, pour les moustiques et autres insectes du coin, et pour une région à l'environnement pas toujours très hospitalier, surtout en saison des pluies, mais dont le nom fait rêver.

Quelques 3000 kilomètres à vol d'oiseau séparent Yurimaguas de Belem, sur l'océan atlantique. Et comme le fleuve ne tire pas exactement tout droit, il faut rajouter quelques kms de trajet en rab.

Finalement, ayant pas mal de photos de ce mois passé en Amazonie, l'article sera fait en deux parties, cette premiere partie ne traitant que du Pérou.

Yurimaguas - 22 janvier

Arrivé à Yurimaguas, petite ville sans grand charme mais au bord du Rio Huallaga, je me balade un peu en ville. Sur la plaza des Armas, un homme m'interpelle par mon prénom. Les nouvelles vont vite. Il vante son agence qui organise des tours dans la réserve nationale de Pacaya-Samiria Comme je suis là pour ça, je l'écoute et au final me décide à partir pour un tour de 5 jours dans la jungle. Rendez vous le lendemain matin à 6h pour acheter le hamac et se poser dans le bateau 3h avant le départ, histoire d'avoir un bon emplacement. Finalement, 5h plus tard, le bateau se décide à partir direction Lagunas.

Le trajet dure une dizaine d'heures et on arrive de nuit. Sur le chemin, le bateau s'arrête plusieurs fois dans des petits villages pour débarquer des gens pendant que d'autres montent, de manière plus ou moins acrobatique, pour vendre nourriture et boissons.

Pour une première expérience, le bateau n'est pas trop plein et le trajet agréable et pas si long.

Le soir à Lagunas, je rencontre trois suisses et un couple chilien qui partent aussi dans la réserve pour 5 jours mais avec une autre agence. Mais comme les lieux de campement sont les mêmes, on se retrouvera tous les soirs.

Réserve nationale de Pacaya-Samiria

Cette réserve est la plus grande du Pérou et se visite en pirogue à bras (rarement les miens heureusement). C'est plutôt pratique parce qu'en pleine saison des pluies, les terres fermes sont assez rares dans le coin.

Et donc le programme c'est de descendre le fleuve pendant 2 jours et demi puis de le remonter dans l'autre sens, tout en observant la nature et les animaux qui l'habitent. Et les insectes aussi...

Le matin du 23, on rejoint donc l'embarcadère en moto et je m'apprête à partir avec ma bi.. pirogue et mon couteau... Et puis le guide aussi, Rodil, très utile le guide...

La descente se fait tranquillement, il fait beau et chaud et on s'éloigne doucement des zones habitées pour rejoindre l'intérieur de la réserve.

La rivière tourne dans tous les sens mais le niveau de l'eau étant élevé, il est aisé de couper à travers les arbres envahis par l'eau.

5h environ de pirogue pour arriver au premier campement. Avec la pause déj, cela nous fait arriver au campement en fin d'après-midi.

Quelques volatiles

Plus on rentre dans la jungle, plus les animaux sont présents et bruyants.

Ils sont par contre très sauvages et ne se laissent pas trop approcher. On ne verra malheureusement donc pas de toucans mais par contre plein de types de perroquets et quelques autres oiseaux qui s'enfuient trop vite pour être photographiés.

Soirées dans la jungle

Les 4 nuits se passent dans des maisons sur pilotis construites en bord du fleuve et uniquement accessibles par bateau à cette période de l'année.

Les soirées sont tranquilles et finissent assez tôt, la lumière des bougies ayant l'art de rameuter tous les insectes volants du coin.

Les guides posent les filets pour la nuit, ce qui garantit du poisson pour le lendemain, au petit déj mais aussi au déj et au diner pour certains. Mon guide ne doit pas être si bon pêcheur, j'ai plus souvent droit à du riz avec des oeufs et des bananes.

On en profite aussi pour se baigner dans la rivière le soir et même la nuit. La journée, ce n'est pas dangereux, les crocos dorment au fond et les piranhas ont déja mangé. Un peu plus risqué la nuit apparemment avec les anguilles électriques qui remontent la rivière.

A pied dans la jungle

Durant les 5 jours, on ne fait que deux petits tours à pied dans la jungle, le niveau des eaux ayant considérablement réduit les possibilités.

Un se fait de jour, l'autre de nuit. Dans les deux cas, une constante, il fait chaud et humide... Et les moustiques sont ravis de voir des repas sur pattes se balader parmi eux.

Malgré tout, l'expérience est sympa et permet de voir quelques arbres imposants et d´autres animaux dont un serpent de la famille des crotales.

Singeries

Quelques singes se laissent approcher. Singes rouges hurleurs, qui "chantent"quand ils sentent la pluie approcher, petits singes gris qui sautent de branches en branches et refusent de poser pour une photo et paresseux qui n'ont eux pas la motivation de bouger et se laissent donc prendre en photo avec toute la nonchalance du monde.

Au point qu'un soir, les guides iront couper la branche sur laquelle l'un d'entre eux était tranquillement posé, affin de le faire tomber dans le fleuve, le repêcher et le mettre devant nous pour une séance photo. A priori pas trop conforme aux principes d'une réserve naturelle.

Le fleuve et moi

Ce séjour dans la jungle se résume finalement à faire à peu près 5h de pirogue par jour, observer tranquillement la vie des animaux proches du fleuve puis faire quelques pauses pour manger, se baigner...

C'est 5 jours pour le moins relax et j'en profite pour aider un peu le guide en ramant de temps en temps... Soit en moyenne 2h à pagayer, 2h à glander et 1h à maîtriser la technique de l'air pagaie. Technique pas vraiment utile quand il s'agit de remonter le fleuve à contre-courant...

5 jours dans la jungle, c´est aussi l´occasion de faire l´expérience d´une pluie de saison et se retrouver trempé en moins de 2 minutes, sans pouvoir rien y faire.

C´est contempler les myriades d´étoiles qui peuplent le ciel la nuit.

C´est écouter les bruits de la forêt, incessants, jours et nuits, oiseaux, singes, insectes, grenouilles mélées.

C´est se battre avec les moustiques, éviter les fourmis géantes, les araignées, essayer d´apercevoir un dauphin de rivière timide, une tortue peureuse, tester la solidité des nénuphars...

Bref, une belle expérience.

Retour a la civilisation

De retour à Lagunas le soir, on essaie de prendre le bateau pour Iquitos. Ce qui se resume à "le bateau arrive ce soir normalement, vers 20h" puis un peu plus tard, puis ça depend si il est parti de Yurimaguas, puis finalement non, pas de bateau.

Ca sera donc pour le lendemain, avec plus de succès cette fois-ci mais presque autant d'imprécision sur l'horaire. Et comme il pleut toute la journée, pas grand chose d'autre à faire que jouer aux cartes, boire des bières et compter les heures.

De Lagunas a Iquitos, le trajet prend 36 heures soit 2 nuits et un jour.

Le trajet se passe tranquillement, toujours en compagnie des suisses et chiliens. Le bateau se traîne sur le fleuve, passe d'une rive à l'autre en fonction des villages et de leurs maisons sur pilotis, les paysages sont magnifiques et le coucher de soleil sur la rivière vaut le coup d'oeil.

Iquitos

Iquitos est la grande ville péruvienne sur le fleuve Amazone. C'est aussi une ville où, sous prétexte qu´on est francais, on cherche forcément à acheter de la coke ou autre... Je passe mon tour.

A part ça la ville est sympa et plutôt relax malgré la chaleur et l´humidité, étouffantes. Ce qui n´a pas empêché un génie de rapatrier d´Europe une maison intégralement en fer, construite par G. Eiffel, maison qui se transforme en un vrai four sous cette lattitude.

Marché d'Iquitos

Toujours en compagnie des suisses, on part faire un tour au marché de Bélen et son quartier envahi par l´eau en saison des pluies. Les maisons flottent littéralement et aussi beau soit-il en cette saison, le quartier doit être plutôt insalubre en saison des pluies.

Au marché se vend un peu tout et n´importe quoi, notamment tortues et crocodiles. Je n´en suis pas bien sûr mais il me semble que ça faisait partie des espèces protégées dans la région...

Une des dernières visites avant de partir pour le Brésil est le lac Quistococha. On peut y aller en bus, en taxi... Mais c´est plus drôle d´y aller en moto, de se taper un peu de conduite dans une ville congestionnée et de caler au démarrage pour énerver les gens derrière.

Le lac est sympa et permet notamment de voir plein d´animaux de la jungle d´un peu plus près qu´en pleine nature. Pratique pour les photos.

Et 2 jours plus tard, le 2 février, je repars pour la frontière brésilienne, toujours en bateau mais cette fois sur un bateau rapide. 9 heures au lieu de 2 jours, pas une si mauvaise idée au vu du trajet qu´il reste à accomplir.

Commentaires (6)

1. Bernard 08/04/2012

Au milieu de ces bestioles, tu sembles être bien intégré dans cet environnement....surtout sur le canoe, tranquille, heureux....Est ce qu'on dors bien dans un hamac ???

Le Landais Thomas

Le Landais Thomas Le 10/04/2012

Concernant le perroquet, j'avais entièrement confiance. Mais c'est vrai qu'on n'est jamais à l'abri d'un malentendu :-) Et sur le hamac, on y dort pas mal une fois qu'on s'y habitue et si on a un peu de place autour de soi. Mais les premières nuits surun bateau bondé sont parfois un peu difficile :-)

2. Olivier (site web) 07/04/2012

On peut commenter les commentaires ?
Oui ?
Alors je vote pour le meilleur commentaire par Fred :-)

3. Delphine 02/04/2012

mention spéciale à "se sentir petit". j'ai trop aimé !

4. François 01/04/2012

Joli texte qui nous fait bien participer à ton aventure. Mais que d'eau et de petites bestioles...

5. Fred 26/03/2012

Coucou Tom,

Cela fait très plaisir de retrouver un nouvel article, je commençais à trouver le temps long depuis le précédent !!!

Et j'aime beaucoup la photo du couché de soleil, mais la dernière a également du charme, surtout si le perroquet est un peu fragile de l'estomac comme les pigeons parisiens au printemps !!!

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