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Nicaraguita

Managua - 19 juillet

Après deux jours de trajet depuis la frontière Panama - Costa Rica, j'arrive à Managua en fin d'après-midi et attends Aurélien qui doit me rejoindre dans la soirée. Me revoilà accompagné pour un mois, ce qui va me changer un peu et fait plaisir.

Nous avons bien choisi la date, nous arrivons tous les deux le jour de la révolution. A ce sujet, le Nicaragua a une histoire particulière puisque c'est un des rares pays que je connaisse où une guérilla a pris le pouvoir par les armes, a instauré une démocratie et a quelques années plus tard accepté sa défaite aux élections présidentielles, et ce malgré le rôle joué dans leur défaite par les Contras, groupes para-militaires luttant contre les dangereuses tendances communistes d'Amérique Centrale...

Afin de donner un peu de temps à Aurel pour se remettre du trajet, on décide de rester sur place une journée. Après tout, c'est une capitale, il devrait y avoir quelques trucs à faire. Après 2 heures de balade dans ce qui constitue le centre-ville, nous décidons que finalement, non, il n'y a pas grand chose à faire. Nous décidons donc de nous occuper d'une autre manière.

Granada

Nous partons ensuite pour Granada, une jolie ville coloniale au bord de la laguna de Nicaragua. Nous y restons 2-3 jours le temps d'attendre le bateau qui doit nous emmener sur l'île d'Ometepe.

Nous en profitons pour aller voir un volcan depuis lequel la vue est soi-disant magnifique. Comme cela nous arrive assez régulièrement, on n'y voit rien à cause de la brume... On a un peu plus de chance en allant voir la la laguna de Apoyo.

De Granada, nous rejoignons l'île volcanique d'Omete, au milieu de lac du Nicaragua. Un volcan de chaque côté de l'île donne à l'endroit pas mal de caractère et nous y restons donc une semaine pour grimper le volcan Concepción, pleurer sur l'état de nos jambes, se baigner, faire un peu de moto...

Ometepe

Le lendemain de l'ascension du volcan, les jambes sont un peu douloureuses. 1600 mètres de dénivelé à monter puis à redescendre, ça fait beaucoup dans une journée. Etrangement, l'après-lendemain, on a mal aussi. Le jour qui suit, pareil.

Pour se remettre et avant de passer de l'autre côté de l'île, on se pose quelques temps dans un hôtel au bord du lac.

La prochaine étape est de louer une moto pour la journée avec pour ambition de faire le tour de la plus petite partie de l'île, une excellente idée puisque la route est en très mauvais état et que la moto n'est guère mieux.

La journée à moto est une super expérience. En raison d'un certain manque de pratique, on n'est pas passé à côté des calages en côte, on n'est pas passé à côté des trous dans la route non plus. On a même réussi à ne pas passer à côté du fossé. Enfin sauf Aurélien, qui suite à un démarrage en côte foudroyant, a effectué un superbe plongeon arrière, aussi beau qu'invonlontaire, pour terminer sur le derrière mais sur la route. Fidèle à ma moto, je l'ai aimablement suivi dans le fossé. Il fallait bien que ça finisse par se produire et on a eu le bon goût de faire ça sans dommage pour la moto ni pour nous.

Le retour vers l'hôtel illustre bien la gentillesse nicaraguayenne. La nuit est tombée, on s'est laissé aller et on n'avait pas envisagé qu'on puisse avoir une moto sans phares. Il nous reste une demi-heure de trajet à faire, la nuit tombe vite et les lampadaires ne sont apparemment pas une spécialité locale... On roule donc très prudemment, évitons de peu quelques passants mais n'évitons pas quelques dos d'âne qui nous prennent par surprise et nous font décoller du siège. On roule ainsi jusqu'à ce qu'une autre moto se porte à notre hauteur et nous propose de rouler à nos côtés afin de nous faire profiter de ses phares.

Nous passons nos derniers jours sur Ometepe dans la partie sud de l'île, dans un hôtel au bord de l'eau et en profitons pour se balader un peu plus et aller notamment voir une belle cascade à mi-pente du volcan Maderas. Les mollets ont récupéré des efforts précédents et la marche se fait sans soucis.

Retour dans les Caraibes - Corn Islands

Après un changement de plan de dernière minute, nous partons en bateau de Ometepe, dormons 3 heures dans un village sans grand intérêt, puis continuons en bus vers Rama et enfin par bateau le long d'un fleuve. Nous arrivons en fin d'après-midi à Bluefield, une ville pas facile d'accès donc mais située en face des Corn Island, d'où nous sommes censés partir le lendemain à 10h pour un trajet de 4-5h. Finalement, le départ se fait à 13 heures et dure 8 heures. Normal.

En arrivant à Bluefield et tout au long de la semaine passée sur Little Corn Island, nous nous rendons compte que nous avons changé d'atmosphère autant que de climat et de paysage. Les îles des Caraibes, qu'elles soient en face du Nicaragua, du Honduras ou du Guatemala sont majoritairement anglophones, avec un créole parfois un peu dur à décrypter mais dont l'accent traînant est plutôt agréable.

Une fois arrivé sur place, nous changeons d'île et nous rendons sur Little Corn Island, plus petite (logique) et moins développée que sa grande soeur. Ici, pas de routes, pas de voitures, pas de motos et des hôtels sur la plage. Nous y restons pratiquement une semaine à profiter du soleil, glander, faire un tour de l'île le long des plages puis au milieu des manguiers et avocatiers, bien manger, rater systématiquement tous les levers (trop tôt) et couchers de soleil, et faire un peu de snorkelling au milieu des coraux, des poissons tropicaux et de quelques requins nourrices pas franchement effrayants ni même intéressés par notre présence.

Afin de s'éviter deux nouveaux jours de transport, nous repartons pour Managua en avion après cette semaine de caraibes.

Et de Managua, nous rejoignons Esteli, au nord du pays, une ville qui fût marquée par la guérilla et dont les alentours nous donnent l'occasion de faire une petite marche pour voir une cascade, les montagnes alentours depuis un mirador enbrumé et un artiste sympa et un peu barré.

Esteli

Canyon de Somoto

Esteli est sympa mais si nous sommes venus dans le coin, c'est surtout pour aller voir le superbe canyon de Somoto. Après avoir passé la première journée à remonter la rivière le long du canyon en sautant de rocher en rocher, nous faisons la descente de manière plus classique en se laissant emporter par le courant et en profitant de chaque rocher pour sauter dans l'eau comme deux gamins. Une cure de jouvence et un excellent moment.

Leon

Depuis Esteli, nous partons pour Leon, au nord-ouest du pays, une ville coloniale, le pendant de Granada au nord mais en plus libéral et un peu plus authentique.

Nous restons là-bas peu de jours mais profitons bien de la ville. Il est aussi marrant de constater le nombre de personnes, surtout agées mais pas uniquement, passant leurs journées sur le pas de leurs portes et regardant soit les touristes, soit l'agitation de la ville, soit juste le temps qui passe tranquillement. La rue ne se limite pas à un simple lieu de passage mais constitue un lieu de vie en lui-même. 

Telica

De Leon, nous partons avec Quetzaltrekkers faire l'ascension sur 2 jours du volcan Telica, un volcan actif. La marche est sympa et pas trop dure malgré la quinzaine de kilos sur le dos

En fin de journée, alors qu'on s'approche du but, un orage nous surprend et c'est un bel orage. Il pleut des cordes, des éclairs frappent autour de nous et sous nos pauvres k-way, les bras chargés du bois censé alimenté le feu, on n'en mène pas large.

Heureusement, cela se calme en fin de journée et le lendemain matin, lors de la montée au sommet pour le lever de soleil, le temps s'est calmé. La malchance qui nous collait à la peau pour tout ce qui est point de vue nous lâche un peu...

Jiquilillo et le pacifique

Il aurait été dommage de ne pas profiter de l'occasion pour aller voir aussi la côte pacifique. On se dirige donc vers Jiquilillo, toujours au nord-ouest, un coin moins touristique que la côte sud. 

Et comme souvent dans les chicken bus, tout le long du trajet vers Jiquilillo montent à chaque opportunité vendeurs d'eau, de fruits, de poulet frit, de porte-clé, de coupes-ongles ainsi que quelques charlatans nous vantant les mérites de telle crème ou pilule qui résoudra tous nos problèmes, tous nos maux, quels qu'ils soient. On a même parfois droit à quelques pseudos prophètes en extase nous promettant l'amour de Dieu ou la damnation éternelle selon nos comportements mais n'oubliant jamais de nous demander aussi une petite obole...

Nous restons deux-trois jours sur la côte pacifique à se reposer, s'essayer de manière plus ou moins réussie au surf et profiter pleinement d'une vie assez douce. Comme le repète notre hôtesse plutôt barrée, "it's all cool man, it's all cool"...

Et les soirs, posés dans les hamacs et buvant nos bières, on observe les couchers de soleil qui précèdent généralement les orages de saison, ces derniers étant accompagnés d'éclairs incessants, illuminants la nuit avec une persévérance exemplaire. 

Retour à Leon et descente du Cierro Negro

Il ne nous reste que peu de temps malheureusement. Nous retournons donc à Leon pour descendre sur une luge le Cierro Négro, un petit volcan particulièrement actif. L'idée est sympa, juste suffisamment dangereuse pour être intéressante et il serait donc dommage de laisser repartir Aurélien sans lui donner l´occasion d'une magnifique chute.

Heureusement pour nous, malheureusement pour l'histoire, nous gérons chacun plutôt bien la descente et, selon le chronométrage réalisé par le guide, atteignons une vitesse de pointe aux alentours des 60 km/h.

Epilogue

Après cette dernière journée riche en émotions, nous repartons pour Managua d'où Aurélien rentre en France et d'où je continue ma route pour le Salvador après ce mois bien sympa.

Commentaires (4)

1. Bernard 23/12/2012

Le canyon de Somoto est superbe. Les plages ne sont pas innondées de touristes. Il reste toujours de belles choses à voir et à faire de nouvelles expériences... A ton retour, tu devrais faire un chapitre spécial sur tes nombreux et variés moyens de locomotion.

2. Annie 16/12/2012

Attention à la conduite au retour ! Ici on ne plaisante pas mais nous avons bien ri en lisant la sortie en moto.
De la plage aux volcans tout fait rêver.

3. François 15/12/2012

J'ai adoré ce petit hôtel sur la plage de l'île little Corn. J'ai été impressionné par la descente du Cierro Negro.

4. Fred 14/12/2012

Plus que 6 mois à rattraper sur le blog et tu seras à jour !!!

Le descente en luge fait réellement rêver, et heureusement que vous n'avez pas frotté le sol lors de la descente car cela aurait pu être douloureux

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