Venezuela

Venezuela - fin mars

Après avoir mis de côté le blog pendant quelque temps (il fait trop chaud dans les caraibes...), je me rattrape quelque peu et publie, seulement trois mois après les faits, un petit article sur le Vénézuela.

Afin de rejoindre le Vénézuela depuis le Guyana, il m'a fallu repasser par le Brésil et Boa Vista, une ville où il n'y a pas grand chose à y faire, et où je ne fais pas grand chose si ce n'est changer mon trop plein de dollars guyanais à des taux d'usurier. Ca m'apprendra à utiliser des monnaies pareilles.

Je repars ensuite vers le Nord et arrive rapidement à Santa Elena de Uairen, au sud du Venezuela et pratiquement à la frontière avec le Brésil (27 Mars). C'est aussi une des villes qui borde le parc national Canaima et un bon point de départ pour le trek de Roraima, mon objectif . Malheureusement, j'y arrive juste avant la Semana Santa (Pâques) et le coin s'avère bien rempli. N'ayant pas vraiment envie de faire le trek avec des groupes de 20 personnes, je pars à El Pauji pour quelques jours, attendre que l'agitation de la ville se calme un peu.

El Pauji

Arrivé sur place, je trouve un endroit où poser mon hamac, une posada un peu en dehors du village et au bord d'une rivière. J'ai même une cuisine (du bois, une grille et une casserole) et une douche (un seau).

Durant les quelques jours passés sur place, je me balade dans les environs du village, me baigne dans les rivières, vais voir des cascades, me perds un peu, trouve des raccourcis improbables, marche pas mal, grimpe des collines...

 Je monte aussi jusqu'à El abismo, un plateau qui surplombe la frontière brésilienne et d'où on peut apercevoir à perte de vue la forêt primaire amazonienne. On y entend même les singes hurleurs au loin.... Des jours tranquilles.

Un soir, je m'arrête pour boire une bière dans un restaurant, malheureusement fermé. Peu importe, les gérantes m'invitent à boire une bière. Puis une seconde. Puis une dernière. Puis une autre dernière... 6h et quelques bières plus tard, je m'endors rapidement dans mon hamac, content de m'être remis à l'espagnol.

Trek du Mont Roraima

De retour à Santa Elena, je trouve un groupe qui s'apprête à partir avec seulement 3 autres touristes, un couple anglo-allemand et une vénezuelienne et me joins donc à eux. Un guide indigène pémon, son cousin et quelques porteurs nous accompagnent. Le trek doit durer 6 jours avec 2 nuits au sommet, à 2800 mètres.

Le Roraima est un tepuy, sorte de hauts plateaux aux contours abrupts (wikipédia), qui semble avoir surgi des collines environnantes un peu par hasard. 

Le 1er jour, nous marchons 15 kilomètres dans la savanne puis les collines avant d'arriver au campement, avec une belle vue sur le Roraima et son voisin, le Kukanán. Une journée pluôt facile.

Le second jour débute l'ascension jusqu'au pied du Roraima, avec quelques belles montées au passage, mais rien de trop difficile. Le plus dur nous attend selon le guide mais tant qu'il fait beau, tout me va... 

Le matin du troisième jour, le temps se gâte mais il ne pleut pas encore. On débute la montée, on en a pour à peu près 4 ou 5 heures normalement, tout ça pour faire 4 kilomètres. J'ai toujours du mal à croire le guide et à croire qu'on puisse avancer aussi lentement... Mais la montée, via "la rampa", à défaut d'être facile, est sympa. On traverse des bouts de forêt, quelques rivières...

Arrivée au sommet, il se met à pleuvoir et apparemment l'inverse aurait été surprenant. Peu importe, je suis optimiste, Ca ne devrait pas trop durer. 4 jours plus tard, je continue à me persuader que bientôt ça va s'arrêter. Et 4 jours sans pratiquement sécher, c'est long quand même.

Bon, ça y est, on est arrivé, il s'agit maintenant de trouver un endroit pour planter les tentes, pas évident dans un environnement aussi hostile. Quelques abris sous les rochers servent "d'hôtels" et c'est donc là qu'on que les guides posent les tentes.

Comme durant tous les jours suivants, l'après-midi se passe sous la pluie mais cela ne nous empêche pas de nous balader sur le Roraima. Autant trouver l'accès au Roraima puis la rampa paraissait jouable sans guide, autant se balader dans un désert de pierre sous la pluie et dans la brume est un vrai défi. 10 minutes après le départ, nous sommes tous un peu perdus...

Trempé mais heureux

Le soir, quelques verres de rhum-chocolat ou rhum-café nous réchauffent et nous font oublier fatique et humidité. 

Le lendemain, on explore le sommet, avec pour objectif d'arriver au punto triple, la frontière entre Brésil, Guyane et Vénézuela. L'objectif en lui-même ne sert à rien si ce n'est à justifier une balade de 7 heures... Avec le temps qui fait, le paysage se transforme au fur et à mesure, et de magnifique devient assez hallucinant. A l'aller, nous traversons deux petites rivières, la plus haute à hauteur de genoux. Au retour, des dizaines de cascades sont apparues et les rivières se sont multipliées pendant notre absence, certaines empruntant sans aucune gêne le "chemin" que nous avions pris.

Les paysages traversés sont impressionants et si je ne me souviens pas du livre, le qualificatif de monde perdu est approprié. Ne croisant personne de toute la journée, coincé entre le gris des rochers aux formes étranges et celui du ciel, on s'imagine facilement dans un monde hors du temps, préhistorique... 

Les seules formes de vie apparentes sont quelques plantes qui survivent péniblement (c'est pourtant pas l'eau qui manque), quelques grenouilles (ravies d'avoir de l'eau), trois oiseaux (qui boivent plus qu'ils ne mangent) et quelques touristes et guides trempés (rapport à l'eau si vous avez bien suivi...)

 

La montée au sommet nous permet aussi d'aller voir de plus près l'à-pic impressionant du Roraima. Et c'est donc tout naturellement que je me traîne sur les fesses jusqu'au rebord pour une photo pleine de naturel...

De nuit, depuis notre cave, le paysage est tout aussi impressionant. On y admire ces roches torturées, éclairées seulement par la lune et dont les formes se détachent dans l'obscurité, entre deux nuages de brume.

Il faut aussi savoir repartir et on quitte donc notre hôtel tôt le lendemain pour arriver jusqu'au campement du premier jour, soit deux jours en un et 7 heures de marche. Le décor a légèrement changé par rapport à l'aller. Des chutes d'eau apparaissent de nulle part et se matérialisent parfois devant nous. Les ruisseaux se sont transformées en torrents et le chemin lui-même ressemble parfois plus à une cascade qu'autre chose...

L'ultime jour se doit d'être tranquille puisque l'aller avait été simple... J'apprends à mes dépens que le retour peut paraître beaucoup plus long quand les jambes sont lourdes et que le sac semble peser plus que son poids. Enfin, on arrive, fatiqué mais ravi. C'était un trek particulier et un paysage d'une dureté rarement rencontré.

De retour à Santa Elena, je souhaite partir pour le nord, vers Puerto La Cruz. Mais le bus est plein, le bus est cassé, le chien du chauffeur est mort, bref, c'est compliqué de partir. Et c'est donc 3 jours plus tard que j'embarque pour un trajet de 20 heures et 3 bus pour arriver à Playa Colorada, une plage sympa... où je ne reste finalement qu'un jour avant de retourner à Puerto La Cruz afin de traverser vers les îles Margarita (page suivante)

 

Las Playas

Les premiers jours, je reste à El Yaque, un spot de planche à voile / kite sur la côte sud. Il n'y a pas grand chose à y faire si ce n'est glander à la plage et manger poissons et fruits de mer, un changement bienvenu par rapport au régime poulet - riz.

J'en profite quand même pour me remettre à la planche à voile, pas loin de 10 ans après ma dernière expérience. Contrairement à mes attentes, le premier bord se passe bien, sans chute. Les virages s'avèrent plus compliqués et je me retrouve plusieurs fois à tourner "à la vénézuelienne" : on jette la voile à l'eau, on tourne la planche et on repart. Une technique peu académique mais éprouvée.

Après 15 minutes, j'ai les bras en feu. Après une heure, plus de problèmes, je ne sens plus mes bras...

Je pars ensuite vers Juan Griego, petite ville sur la côte nord ouest. J'y reste quelques jours, très relax et agréables, et profite des plages des environs, La Galera, Zaragoza, Caribe, leur palmiers, leurs sables blancs... Malheureusement, vu que le coin n'est pas très sûr, je ne prends pas de risques et donc quasiment pas de photos non plus...

Choroni - Puerto Colombia

Il est ensuite temps de repartir vers le continent mais pas forcément de trop s'éloigner de la côte puisque je vais a Choroni, une belle plage à l'ouest de Caracas.

On traverse quelques montagnes et quelques orages aussi, l'eau s'invitant par les fenêtres et autres trous dans la carrosserie de notre superbe bus.

 Je reste au final une dizaine de jours à Choroni, pour profiter de Playa Grande et de ses vagues, ainsi que de quelques coins des alentours.

Coro - derniers jours au Venezuela

Epuisé d'avoir autant glandé pendant 10 jours, je file avant de m'enraciner et rejoins Coro, ville coloniale aux bâtiments magnifiques et à l'agitation mesurée. Sans doute un contrecoup de la chaleur qui règne sur place.

Durant ces derniers jours passés sur place, je vais quand même me balader un peu dans la nature, notamment le long du Camino Real, un ancien sentier de l'époque espagnole, clairement en ruine...

Chavez, le socialisme et les voitures

Etant ma politique de ne surtout pas mentionner de sujet sérieux sur ce blog, j'éviterai de parler de Chavez et de son socialisme bolivarien. Mais comme il est difficile d'échapper aux  affiches, slogans et références qui fleurissent un peu partout, je mets quelques photos d'exemples faisant référence à ces grandes notions ou personnalités que sont le Peuple, la Révolution, Bolivar et Chavez.

Et comme ce paragraphe est un peu fourre-tout et malgré le fait que les voitures me passionnent en général très peu, j'en profite pour ajouter quelques photos des vieilles voitures américaines croisées là-bas. On y trouve notamment d'anciennes cadillac, au look génial et fatigué, qui fonctionnent encore comme taxi collectif (por puesto). Il est juste déconseillé de claquer les portières.

Commentaires (5)

1. Olivier (site web) 27/08/2012

Fichtre !

Des tepuis et de la planche à voile... là je suis jaloux !!!

Le Landais Thomas

Le Landais Thomas Le 27/08/2012

Ah, ce blog a enfin réussi à atteindre son objectif :-) Et heureusement, j'y arrive juste avant d'atteindre les 1 an de voyage

2. Bernard 22/07/2012

Merci pour ce surprenant voyage, fait au sec en ce qui me concerne, et ses belles photos. Beaucoup de contrastes entre montagne/plateau et mer/plage. Etranges et beaux paysages. Il faut quand même avoir la forme pour faire ce trek. Bonne continuation.

3. François 18/07/2012

On a attendu mais ça valait le coup. On lit beaucoup de bonheur sur les photos. Que d'aventures aussi... Bonne route et à bientôt pour la Colombie.

4. Fred 18/07/2012

Très bel article, juste en adéquation avec le temps parisien du mois de juillet (pluie, pluie et ... pluie).
Les photos du plateau sont vraiment splendides, et l'hôtel sous les rochers semble très confortable !!!
Heureusement qu'il y a un peu de plages à la fin...

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