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Passage en France

Cayenne - 22 février

Me voilà donc de retour en France, pour quelques temps du moins. Le temps de visiter rapidement quelques coins, de profiter des avantages que peut offrir la vie en France et de me souvenir des prix parisiens...

A Cayenne, je suis très sympathiquement logé chez une connaissance éloignée, son colloc français et sa colloc allemande, tous trois médecins ou en passe de l'être. Pas si dur de classer les métropolitains ici, ils sont, majoritairement, profs, médecins ou infirmiers, gendarmes ou militaires, employés du Centre Spatial...

Cayenne est plutôt agréable comme ville, bien que petite et sans grand chose à faire si ce n'est flâner un peu dans la ville, obtenir acheter sa carte de touriste pour le Suriname et se balader un peu plus.

Je reste trois jours à Cayenne, le temps de faire tout ça, de profiter de l'hospitalité qui m'est offerte et de la maison en bord de plage. Puis je pars pour Kourou. Au vu du système de transport public en Guyane, tous mes trajets se font en stop. Ce qui s'avère être très facile ici, les gens ayant l'habitude de prendre des auto-stoppeurs. Inutile même de mettre un panneau indicant la direction, la route principale est la même pour tous.

Et afin de fêter mon retour en France, j'en profite pour boire des cafés en terrasse en lisant les journaux, acheter de la charcuterie, du fromage et de l'Ice Tea, boire un peu de vin sans pour autant oublier les plaisirs plus locaux tels que le rhum arrangé, vanille, fruit de la passion...

Un petit tour au marché me donne même l'opportunité de manger un bon repas vietnamien. Plutôt rare lors de ces six derniers mois.

Kourou

Pour le touriste, Kourou se résume surtout à deux lieux : la station spatiale et les îles du Salut, situées à peu près en face de la ville.

La station spatiale se visite gratuitement, un bus nous amenant voir les installations et pas de tir des trois lanceurs : Ariane, Soyuz et Vega.

Sympa à voir, mais malheureusement aucun tir n'est prévu dans les prochains jours.

Le lendemain, je pars pour les îles du Salut. Un peu à l'arrache, mais je trouve quand même un bateau qui veut bien de moi. Pile au moment d'embarquer, le vent se lève et une pluie torrentielle se met à tomber.

Cela rend le trajet difficile, la mer est démontée, le bateau se soulève et retombe violemment dans les creux. Une bonne partie des passagers en profite pour se purger de leurs petits déjeuners dans des sacs en plastique. Sympa.

 Les îles du Salut, trois îlots volcaniques proches les uns des autres, sont surtout connues pour avoir été le lieu de détention de nombreux bagnards, et de certains de nos plus célèbres déportés politiques.

Le site est impressionant, par son histoire, les légendes qui s'y rattachent, le côté "Shutter Island" du lieu mais aussi par le climat qui y règne le jour de la visite. Le ciel est gris, bas et de manière régulière de fortes pluies s'abattent sur l'île, rendant certains bâtiments en ruine encore plus sinistres qu'ils ne le sont. Une atmosphère prenante.

 

Les îles sont souvent considérées comme un lieu pour passer le week end, se baigner et profiter du soleil. Ce n'est pas le cas ce jour-là. Donc à défaut de profiter de la plage, je fais le tour de l'île, me balade parmi les ruines, visite quelques cellules et tente d'imaginer le lieu tel qu'il était un siècle plus tôt.

Puis il est temps de partir, toujours accompagné par la pluie et le vent. Le retour n'est guère plus simple mais conclut bien cette journée.

Saint-Laurent du Maroni

Après une dernière nuit à Kourou, mon hôte de couchsurfing me dépose sur la route de Saint-Laurent. Je commence à avoir l'habitude, je lève donc le pouce et j'attends. 2 conducteurs plus tard, j'arrive à Saint Laurent avec l'optique d'y rester un ou deux jours avant de traverser vers le Surinam.

J'appelle les infirmières rencontrées à Belem, elles me proposent un hamac sur la terrasse, banco. Je rencontre chez elle un basque exilé, en fuite loin de chez lui qui après avoir vécu quelques années au Brésil se rend aux Etats-Unis, mais a priori pas par la route la plus directe. Un bon joueur d'échec, un bon cuisiner, un amateur de vins, bref un bon compagnon pour les 5 jours que je finis par passer à Saint Laurent.

Saint-Laurent a la particularité d'avoir été majoritairement construite par les bagnards du Camp de la Transportation, lieu où débarquaient tous les condamnés à leur arrivée en Guyane. La plupart d'entre eux étaient ensuite répartis entre les différents camps de Guyane, dans la jungle, sur les îles du Salut...

 Ceux qui restaient à Saint Laurent étaient parfois employés par l'admnistration pénitentiaire pour construire les bâtiments officiels et effectuer d'autres tâches pour la ville et ses habitants.

 Si le lieu n'a pas la puissance d'evocation des îles du Salut ou l'imaginaire qui y est associé, il reste impressionant à visiter.

 Après ces quelques jours dédiés à profiter une dernière fois des plaisirs français, je reprends la route, traverse le fleuve et me retrouve au Surinam... où les gens se mettent à me parler en hollandais.

C'est vraiment n'importe quoi cette partie du monde.

Commentaires (4)

1. dmd-94 03/05/2012

On continue de faire le plein de rêves avec toi. je suis étonné qu'ils t'aient pas gardé sur l'île, un communard, c'est plutôt rare de nos jours... Avec un basque en plus...Gros bisous et continues de profiter et de nous faire profiter... Sya

2. Bernard 01/05/2012

Voilà une visite intéressante. S'il y a encore de la place à Cayenne, on pourrait désengorger nos prisons de la métropole. Certains devaient quand même bien vivre, en local, à l'époque des bagnards. Kourou me rappelle Cape Canaveral en Floride. Cette étape fut pour toi un rappel de certaines de nos bonnes choses et tu n'as pas perdu les bonnes habitudes......Profites bien et bonne route pour la suite.

3. Fred 11/04/2012

Les plages font rêver et la vue de ta chambre-balcon aussi !!! Bon, les cellules ont l'air un peu moins confortables mais on doit s'y faire. T'as essayé ?

4. François 11/04/2012

Petits plaisirs et grandes satisfactions. Ca fait du bien... mais il faut reprendre la route... et retrouver le riz, les haricots et le poulet.

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