La descente de l´Amazone - Du 22 janvier au 22 février - Part II

Vers le Brésil - 2 février

Me voilà désormais au Brésil, un nouveau pays aprés 4 mois et demi passé entre Pérou et Equateur.

Le trajet jusqu'à Tabatinga, à la triple frontière Pérou - Colombie - Brésil, est une expérience plutôt rapide puisque je prends un bateau express (9h au lieu de 2 jours). Bon, vu qu´au final il me faudra attendre 2 jours à Tabatinga avant de trouver un bateau vers Manaus, pas sur que mon choix se soit révélé si payant que ça...

Tabatinga - Manaus

Le premier long trajet est de Tabatinga à Manaus, soit 3 jours et 3 nuits de bateau.

Je me pointe le matin pour poser mon hamac, 2h environ avant le départ. Le bateau me paraît bien plein mais j'arrive quand même à me faufiler et me trouver une petite place pas trop mal.

 Il reste 2h à attendre, les gens continuent à arriver. Quand il n'y a plus de place, il y en a encore apparemment. Voire encore un peu plus. Et même un chouia par là. Non là par contre monsieur, vraiment, vous rentrez pas. Faut aller voir ailleurs. Si si, j'insiste.

Le bateau, d'habitude assez rempli par les locaux plus les 3 ou 4 touristes qui se trouvent là, accueille aussi cette fois une bonne centaine d'haitiens, en route pour Manaus après avoir obtenu des visas pour y travailler. Et comme ça serait malpoli de refuser un client qui paye, on trouve le moyen de caser tout le monde sur le bateau.

Celui-ci s'arrête dans quelques villages, peu de personnes descendent mais certaines continuent de monter. Je suis cerné par les hamacs, à gauche, à droite, un peu en dessous, un peu au dessus aussi. Tout le monde est dans le même cas donc ça reste assez bon enfant. Se réveiller avec un pied dans la figure n'est par contre pas forcément la meilleure chose qui me soit arrivé.

Au delà de ces légers inconvénients, le trajet se passe bien. Les soirées notamment sont magnifiques. Les couchers de soleil créent des lumières assez incroyables et chaque nuit, les orages grondent au loin. Peu de pluies mais beaucoup d'éclairs qui illuminent le ciel et éclairent l'Amazone l'espace d'un court mais magique instant.

L'avantage d'être passé du Pérou au Brésil, c'est que la nourriture a un peu changé.On est passé de riz - poulet - banane à haricots rouges - poulet - riz. On dirait pas comme ça, mais ça change.

Peu de temps avant l'arrivée à Manaus se produit un phénomène un peu surprenant, la rencontre des eaux : les eaux noires du fleuve Negro et les eaux marrons du fleuve Solimões coulent côte à côte sans se mélanger pendant plusieurs kilomètres, en raison de leurs écarts de vitesse et de température..

Manaus

Manaus est la plus grande ville de l'Amazonie et l'ancienne capitale mondiale du caoutchouc (XIX siècle). La ville a gardé de cette période faste quelques bâtiments, notamment son célèbre Opéra, sympa à visiter (et pour les fans de cinéma, un lieu emblématique, avec Iquitos, du film Fitzcarraldo).

A part ça, la ville a une atmosphère assez agréable même s'il y fait très chaud et lourd. En revanche, il n'y a pas grand chose à faire.

Après 3 ou 4 jours, je repars donc pour Santarem, toujours en bateau, mais pas de la même manière que certains (cf. dessous).

Manaus - Santarem

C'est parti pour 2 jours 2 nuits de plus sur le bateau. Trajet sans souci, les paysages sont beaux mais ne varient pas tant que ça non plus.

Heureusement, j'ai de bons livres à lire, mon hamac est confortable et le bar vend des bières.

Santarem & Alter de Chao

Santarem est une petite ville posée sur l'Amazone. L'atmosphère y est plus relax qu'à Manaus, il y a moins de touristes aussi. Mais les étrangers qu'on y rencontre sont assez marrants : des bohémiens colombiens, un jeune russe mythomane égaré là, un vieux chilien pas au mieux de sa forme...

Comme je suis bloqué à Santarem pour quelques jours en raison de l'absence de bateau, je pars faire un tour à Alter de Chao, ses plages de sable blanc et son île quasi innondée par la saison des pluies. Il est temps de se reposer après ces jours de bateau passé à ne rien faire.

Santarem - Belem

C'est donc parti pour les derniers jours de trajet qui m'amènent vers Belem, en bordure de l'océan atlantique.

  3 jours 3 nuits supplémentaires sur le bateau. Je commence à être bien rodé, j'arrive donc 3 heures à l'avance... et attends pendant 2h45 que les grilles du port veuillent bien s'ouvrir.

  Pendant la descente vers Belem, on sent qu'on se rapproche de l'embouchure, il y a plus d'habitations, plus de vie le long du fleuve et le traffic s'intensifie.

 

Avec l'augmentation du nombre de villages sur les rives du fleuve se développent aussi des comportements un peu étranges.

A chaque village passé, des pirogues se rapprochent et les passagers du bateau leur lancent des paquets de chips, des bouteilles de coca, des friandises, que les enfants s'empressent de récupérer. C'est toujours mieux que le lancer de canettes vides par dessus-bord.

Parfois les pirogues se lancent à l'abordage du bateau, de manière assez périlleuse, en essayant de fixer un crochet sur un des pneus qui protègent les flancs du bateau. Vu la différence de poids et de vitesse des embarcations, c'est pas toujours facile pour eux.

Jeux de lumière

Comme je l'ai mentionné un peu plus haut, les couchers de soleil sont magnifiques et créent des jeux de lumière et des couleurs incroyables.

Alors que ceux qui n'aiment pas les couchers de soleil passent les prochaines photos.

Le fleuve

Le fleuve est magnifique la nuit mais il est pas mal non plus pendant la journée.

Belem

L'arrivée à Belem marque la fin de mon trajet sur l'Amazone.

Lorsque je descends du bateau, la ville se réveille à peine. Il n'y a pour l'instant pas de chambres disponibles à l'hotel, je pars donc faire un tour vers le grand marché "Ver-o-peso" et me balade dans la ville. Tout est fermé, normal il est très tôt.

3h plus tard, tout est toujours fermé, étrange. L'explication viendra un peu plus tard. Nous sommes en période de carnaval, proche de la fin, et donc la ville est à peu près morte.

Heureusement, la ville est plutôt jolie et pleine de vieux bâtiments, restauré, encore en forme ou totalement délabré.

Avec quelques autres touristes rencontrés à l'hôtel, dont un groupe d'infirmières de Guyane française, on part faire un tour pour chercher le Carnaval.

Malheureusement, j'ai raté la fête principale qui était la veille. Et il ne se passe pas spécialement grand chose ce soir là, si ce n'est le défilé de quelques chars.

Conclusion parfaitement objective et pleine de bon sens après avoir raté la quasi intégralité de l'événement, le carnaval, ça vaut pas la féria...

Dernière journée avant le retour en France, je pars faire un tour sur une île avec encore une fois de belles plages. Je ne m'attendais pas à trouver autant de plages de sables blancs du côté de l'Amazone, mais c'est assez agréable.

Enfin, le 22 février, je quitte Belem et le fleuve Amazone pour Cayenne, en Guyane française. Je me facilite la vie en faisant le trajet en avion, le trajet bateau + route étant long, pas pratique et pas forcément moins cher.

 En conclusion, ce mois passé en Amazonie fût une superbe expérience, bien que pas toujours en ligne avec ce à quoi je m'attendais. Et le temps passe finalement assez vite, même sur des bateaux où il n'y a pas grand chose à faire.

Et puis je peux désormais dire, avec une pointe d'arrogance, "j'ai descendu l'Amazone..."

Commentaires (7)

1. Bernard 08/04/2012

Effectivement tu l'as fait : c'est fantastique d'avoir descendu l'Amazone. Nous avons pu le découvrir grace à tes photos. C'est vrai ça rappelle le film "Fitzcarraldo". Bonne continuation.

Le Landais Thomas

Le Landais Thomas Le 10/04/2012

Effectivement, des couchers de soleil, un hamac, des bons livres, des bières, que demander de plus... Concernant A song of Ice and Fire, seuls les tomes 2 et 3 y sont passés pendant le voyage. Le problème de ces livres, c'est que c'est bien et que du coup, tu te dis qu'avec 1000 pages, t'as de quoi voir venir. Puis, 3 jours plus tard, t'as fini le bouquin. Heureusement, j'avais prévu large :-) Concernant le retour, quel retour, qui parle de retour? J'ai dit que je ne rentrais pas avant de bien parler espagnol. J'ai donc encore du temps devant moi très clairement :)

2. Delphine 02/04/2012

AAaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !

Trop bien !

Tu n'arriveras jamais à revenir avec tout ça

3. Fred 02/04/2012

Aucun doute sur la Féria !!! C'est surement la plus grande fête au monde et je ne vois pas comment un carnaval au Brésil pourrait lutter...

Sinon, Manaus et son Opéra avaient l'air vraiment magnifique. Et puis, tu dois bien être reposé maintenant avec toutes ses siestes avec un livre à la main et une bière dans l'autre.

Dernier point : fait attention au rythme de tes articles sinon on va bientôt pouvoir suivre tes pérégrinations en temps réels...

4. Linda et Matthias 01/04/2012

Magnifique! L'Amazonie vaut le détour d'après ce que tu nous montres! t'as pas croisé de Marsupilami?!
On avoue qu'on aurait bien voir ta tête au réveil sur le bateau avec un pied dans la face! Le carnaval, y'a pas à dire mieux vaut arriver le jour J!!!Même si on aime bien la tête du gars sur l'unique char qui défile!!!
Plus sérieusement, tu nous fais voyager..Merci de nous en faire profiter.
On t'embrasse
Ps: Certains murmurent que tu aurais terminé a song of Ice and Fire pendant ton périple en bateau .

5. Annie 01/04/2012

J'en connais un autre qui aime les couchers de soleil !!
Ce voyage au fil de l'eau avec un bon bouquin dans la poche semble fait pour toi.
A très bientôt pour la suite ....

6. François 01/04/2012

Ca donne envie mais il nous faudra trouver un autre moyen que le hamac sur le pont car je ne supporte pas les pieds dans la figure... On aura besoin d'infos pratiques au retour. Et les dauphins d'eau douce que tu as vus n'ont pas été mentionnés mais tu vois tellement de choses. Vraiment super de nous faire profiter de ce voyage. On en redemande.

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